Le mât totémique est un monument unique, fait à la main, créé par les peuples autochtones de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord. Il sert à représenter les légendes et les lignées familiales, la spiritualité, les êtres sacrés ou mythologiques, ainsi que les animaux, les personnes ou les événements culturellement importants. Sculpté dans de grands cèdres rouges au tronc droit et peint de couleurs vives, le totem est représentatif des cultures et des formes d’art de la côte nord-ouest. Voici un aperçu de la longue et fascinante histoire du totem.
Histoire des totems
Les mâts totémiques ont été fabriqués, pour la première fois, par les Premières nations de la côte ouest. Le premier totem s’appelait Kalakuyuwish, traduit par « le mât qui soutient le ciel », et était censé être un cadeau du Corbeau.
Les Amérindiens utilisent les totems pour plusieurs raisons :
- pour commémorer l’ancien propriétaire d’une maison et accueillir le nouveau propriétaire,
- pour soutenir le toit d’une maison,
- pour honorer les défunts,
- pour ridiculiser les personnes importantes qui ont échoué, etc.
L’une des utilisations les plus populaires du totem est de symboliser une tribu, une famille ou une personne. Selon la tradition amérindienne, les individus sont liés spirituellement à des animaux qui les guideront dans leur vie. De nombreuses personnes peuvent s’identifier à plusieurs animaux dans leur vie. Cependant, l’animal représenté sur le totem est censé être leur principal guide spirituel.
Parmi les animaux que le totem peut représenter figurent l’ours, le corbeau, le loup, le saumon ou l’orque. Selon plusieurs sources, chaque animal possède ses caractéristiques et des significations précises.
Propriétés des totems
Chaque culture a généralement des règles et des coutumes complexes concernant les motifs qui sont représentés sur les totems. Les motifs eux-mêmes sont, en principe, considérés comme la propriété d’un clan ou d’un groupe familial particulier, et cette propriété ne peut être transmise au propriétaire d’un mât totémique. Ainsi, les images, les peintures et autres copies des motifs peuvent constituer une violation des droits possessifs d’une certaine famille ou d’un certain groupe culturel. Il est donc important que la propriété des dessins artistiques représentés sur un totem soit respectée en tant que propriété privée au même titre que le totem lui-même.
Les totems ne sont pas la propriété culturelle exclusive d’une seule culture, de sorte que les motifs ne sont pas facilement protégés et protégeables. L’appropriation par le monde de l’art et des bibelots touristiques de la culture américaine de la côte du nord-ouest a enregistré, entre autres, une inondation d’imitations bon marché des totems exécutés avec peu ou pas de connaissances et des conventions complexes stylistiques exigés par l’art de la côte du nord-ouest.
Cette prolifération de « pacotille totémique » a dilué l’intérêt et le respect du public pour les compétences artistiques et les connaissances culturelles requises pour produire un mât à approfondir. Le pillage culturel, sous des dehors un peu bon enfant de “promotion” ou de “partage” d’une culture a quelquefois donné lieu à des procès qui ont résonné internationalement. Dans le domaine textile par exemple, il y a quelques années, une entrepreneuse s’est appropriée à compte personnel des motifs réalisés par certains ethnies du Guatemala. Elle a été attaquée publiquement et l’affaire suit son cours, mais en général, la protection traverse mal les frontières et les cultures pillées obtiennent rarement gains de cause.